jeudi 31 mars 2011

Revue de blog 31.03.11 : Krichen ne Kiffe pas Grave


Revue de blog vous présente l'actualité de la blogosphère tunisienne & internationale. Cette dernière semaine du mois mars se pixélise autour d'un bras de fer :  le blogueur Kiffe Grave face à Zyed Krichen, le rédacteur en chef du magazine Réalités.

Nous pourrions intituler cette histoire : "Le taureau, le matador et les deux petits lapins"...

Acte 1 : la course du taureau 
Dans son post Les fidèles de Ben Ali hier, les héros d’aujourd’hui, publié le 18 février sur son blog et repris puis enfin supprimé par LePost.fr plus tard. Kiffe Grave pointe du clavier 19 individus pèle-mêle qu'il considère comme des meuniers volte-face. Si un bon nombre des types listés furent effectivement des meuniers notoires du temps de Zaba et qu'ils méritent, à mon sens, de rejoindre leur dictateur bien astiqué en Arabie, il aurait fallu agir en renard avant de tirer. Au lieu de ça, Kiffe a agit en taureau. J'explique la manœuvre, c'est très instructif promis!
1) Kiffe baisse la tête et fonce dans le tas en mettant dans le même lot des individus dont le taux de radioactivité mauve est très disparate. Marouane Mabrouk et Soufiane ben Hamida, par exemple, ne devraient pas être mis dans le même panier à crabes.
2) Kiffe slalome à l'aveugle en affirmant que l'ATCE faisait vivre Réalités, et par ricochet, Zyed Krichen contre des faveurs éditoriales (bel 3arbi, kamcha 9offa wou barcha thi*).
Pourtant, rien de plus facile à prouver, il n'y à qu'à calculer la proportion occupée par les annonceurs publiques ; si elle est majoritaire, alors effectivement, l'ATCE faisait vivre Zaidoun.
Pour les "faveurs éditoriales", faut vous taper la lecture de la revue (l'horoscope est formidable) et dégager des tendances à lécher Zaba dans le sens du poil (de cul) si vous les trouvez. (une piste :  les éditos de Taïeb Zahar...)
3) Enfin, le taureau arrête sa course et regarde venir à lui le matador le flanc découvert : lorsqu'on tire à pixel portant sur les gens des médias, il faut s'attendre à ce qu'ils ripostent. Alors on s'arme de preuve solides ou on évite de le faire...

Acte 2 : l'assaut du matador 
Et sans surprise, Zyed qui fait partie des "gens des médias" depuis 1882, heu pardon, 1982, riposte dans Une campagne lâche  le 18 mars. En vaillant matador,  il énuméré ses nombreux actes de bavure, heur pardon, de bravoure journalistique, expliqué que les choses étaient difficiles sous Zaba, qu'il n'est ni un héros (oui, là, je suis bien d'accord avec lui), ni un martyr (sans blagues!). Il menace très courageusement  le blogueur d'un procès et lui perce le flanc avec trois coups de brochette magique histoire de mettre à mort le taureau. Voilà les détails de la manœuvre  :
1) Il affirme que la revue Réalités ne lui appartient pas (on va se cotiser dinar dinar et te l'offrir le prochain 7 novembre).
2) Il n'est "qu'un salarié" (ellotf 3la 5ouya! Ye5i tu étais payé avec ennou9oud al mouzayyafa walla bel a9ras  wel a3ouwèd?)
3) Un rédacteur en chef n’intervient jamais dans les choix des publi-reportages (Yah*** fih!).
 

Si les deux premiers points servant l'argumentaire du matador sont indiscutables - tout en me rappelant curieusement les "ghalltouni" by Zaba" et "mafibélich" by Mohamed el Ghannouchi - , le coup de grâce n'est certainement pas un coup d'estoc, plutôt, un coup du lapin. J'explique la manœuvre, en plus c'est bagrament instructif ! Promis juré !
                     
Ici, Zyed se plante, se vautre ou joue simplement à l'idiot du village planétaire en ce qui concerne les responsabilités d'un rédac. chef .  Ayant moi-même, myself and I (comme on dit sur faceplouk), traité avec différents rédac. chefs sur  3 continents différents, j'ai toujours eu cette incroyable impression qu'ils avaient assez de testostérone pour tenir une ligne éditoriale cohérente et compatible avec leur couleur éthique. D'ailleurs, coup de chance, TOUTES les définitions du métier de R.C que j'ai pu trouver convergent avec  cette impression. Tiens, en voici  une choisie au hasard :  "Le rédacteur en Chef est responsable du contenu et de la cohérence des différents articles d’une publication. Son rôle essentiel : déterminer les sujets à traiter, puis définir avec les journalistes l'angle des articles, c’est-à-dire la manière dont le sujet va être abordé sur le plan social, économique, politique, etc."



Acte 3 : la mort du taureau
J'écourte un peu cet acte. En gros, Kiffe s'excuse, avoue qu'il a tapoter sur le coup de la colère, et demande à Zizou et à tous les journalistes boiteux de s'excuser et faire leur boulot de journalistes maintenant que le testostérone est en libre usage. Zyed, toujours en chaussures mauves, heu pardon rouges, et bien serré dans son string de matador, en remet une couche wou bel3alrbi, imazbal Kiffe, mais grave ! Il refuse de s'excuser et revient encore sur son courage journalistique sous le règne de Zaba. La suite est pathétique, Zyed avance embroche tout ce qu'il peut et Kiffe recule jusqu'à ce que le fier taureau se transforme en un tout petit lapin.

Épilogue : le deuxième lapin sort du chapeau  
Il y a cependant quelque chose qui me dérange dans toute cette histoire. Pendant que des gamins se faisaient tuer par la flicaille de Zaba, le magazine  de Zyed  publiait  une tartine à reluire pour Imed Trabesi. Zyed, si cela s'opposait à ton éthique personnelle, il  n'y a rien de plus facile que d'écrire une petite lettre de démission pour la dignité. Mais ta conscience te torturerai-t-elle seulement face aux blogueurs sans défense, ceux-là mêmes qui ont fait ton boulot de journaliste pendant que le journal dont tu avais la RESPONSABILITE EDITORIALE et MORALE se mettait à genou pour astiquer les pompes souillées de sang de Imed Trabesi ?

Nous pouvons finalement convenir, chers lecteurs, cher Kiffe Grave et cher Zyed , que le matador ne  sort ses brochettes que pour intimider un lapin, mais face à Imed Trabelsi,  ils se transforme à son tour en un gentil petit lapin tout plein à croqueur. Prenez le temps d'y réfléchir..c'est bon ? Allez on conclut.

Pour clore cette histoire, mon très cher lecteur (je caresse toujours le lecteur dans le sens de l'AZERTY avant de conclure), à Zyed, à Kiff Grave, et à tous les clavier-nautes : si vous savez lire l'actualité, si vous avez vu pointer leurs claviers  les nouvelles pratiques de la citoyenneté, vous ne pouvez plus ignorez que le journal en papier scribouillés par des "salariés" castrés pas les annonceurs et les lobbies, est une relique d'un temps révolu. En réalité  (choftou lhouni el clin d'oeil à Réalités, bab bab bab, mella finesse). Désolé, je reprend. En réalité, le journal est l'ancêtre du blog...tu es blogueur ? devient journaliste...tu es journaliste ? devient blogueur...parce que demain c'est tout à l'heure, et que demain sera blog... 

----------------------------------------------------------Kerim Bouzouita 

PS: Ourass la7nina si quelqu'un ose me menacer d'un procès, je lui fait la promesse de fouiller dans les égouts de sa vie pour dégainer une autre plume beaucoup moins consensuelle et je tirerai jusqu'à ce que maina s'en suive. D'accourdou ?

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